Jusqu’au 4 septembre, La Hune présente trente-sept tirages de la série Before They Pass Away de Jimmy Nelson. La monographie regroupe des photographies de trente-cinq ethnies capturées à travers le monde.
Qui êtes-vous ?
Je suis un artiste, même si j’ai quelques difficultés avec ce terme. Je vis à Amsterdam, mais 75% du temps, je parcours le monde. Durant mon enfance, j’ai beaucoup voyagé grâce au travail de mes parents. À 17 ans, j’ai commencé à prendre des photos pour me souvenir des lieux. Depuis je photographie les gens afin de ne pas les oublier et pour qu’on puisse les voir sous un jour différent. Je suis, dans ce sens, un anthropologue amateur.
Je suis un artiste, même si j’ai quelques difficultés avec ce terme. Je vis à Amsterdam, mais 75% du temps, je parcours le monde. Durant mon enfance, j’ai beaucoup voyagé grâce au travail de mes parents. À 17 ans, j’ai commencé à prendre des photos pour me souvenir des lieux. Depuis je photographie les gens afin de ne pas les oublier et pour qu’on puisse les voir sous un jour différent. Je suis, dans ce sens, un anthropologue amateur.
Quelle est la genèse de la série Before they pass away ?
J’ai grandi avec des gens de toutes les couleurs venant de partout. Je n’ai jamais fait attention à ces spécificités étant enfant. À l’adolescence, j’ai perdu mes cheveux en une journée. J’ai été confronté au regard des gens et je me suis aperçu qu’en grandissant ont fait plus attention aux distinctions. J’ai commencé à ressentir de l’empathie et à m’intéresser aux gens « différents » à ce moment-là, même si le projet a débuté il y a quatre ans. Le message est simple : regardez ces peuples d’une autre manière. Ils sont forts, beaux, riches - même si ce n’est pas matériel -, et ils ont leur dignité.
J’ai grandi avec des gens de toutes les couleurs venant de partout. Je n’ai jamais fait attention à ces spécificités étant enfant. À l’adolescence, j’ai perdu mes cheveux en une journée. J’ai été confronté au regard des gens et je me suis aperçu qu’en grandissant ont fait plus attention aux distinctions. J’ai commencé à ressentir de l’empathie et à m’intéresser aux gens « différents » à ce moment-là, même si le projet a débuté il y a quatre ans. Le message est simple : regardez ces peuples d’une autre manière. Ils sont forts, beaux, riches - même si ce n’est pas matériel -, et ils ont leur dignité.

© Before They Pass Away by Jimmy Nelson Massai, Tanzania
Comment choisissez-vous les lieux et les personnages visibles dans vos photographies ?
Je choisis les lieux en fonction de la richesse des paysages et des climats. Je cherche des endroits où vivent des ethnies différentes et variées. J’ai voulu créer un arc-en-ciel de cultures.
Je choisis les lieux en fonction de la richesse des paysages et des climats. Je cherche des endroits où vivent des ethnies différentes et variées. J’ai voulu créer un arc-en-ciel de cultures.
Quel matériel utilisez-vous ?
J’utilise une chambre d’une cinquantaine d’années, car avec les appareils numériques on est tenté de mitrailler. Si on a qu’une photo, on prend son temps et on choisit ce qu’on va photographier. Cette attente me permet aussi d’échanger avec les personnes que je photographie. L’expérience prend alors une dimension plus émotionnelle et humaine qu’on peut ressentir dans les images. Si j’arrivais en hélicoptère avec un téléobjectif, ça mettrait d’emblée de la distance les gens et moi.
J’utilise une chambre d’une cinquantaine d’années, car avec les appareils numériques on est tenté de mitrailler. Si on a qu’une photo, on prend son temps et on choisit ce qu’on va photographier. Cette attente me permet aussi d’échanger avec les personnes que je photographie. L’expérience prend alors une dimension plus émotionnelle et humaine qu’on peut ressentir dans les images. Si j’arrivais en hélicoptère avec un téléobjectif, ça mettrait d’emblée de la distance les gens et moi.
Accordez-vous beaucoup d’importance à la retouche ?
La première partie du projet a été réalisée avec des films qui ont ensuite été scannés et parfois retouchés. Une des images a été faite à partir de trois clichés rassemblés en postproduction afin de corriger la perspective. Il m’arrive aussi de retirer de la poussière ou des rayures. Mais rien d’extrême. Les couleurs, par exemple, sont obtenues grâce aux films. Quand il y a des erreurs. Je les garde, car elles contribuent à l’authenticité des photos. Entre nous, de nos jours, la plupart des photographies sont retouchées. Ce n’est pas dramatique sauf s’il s’agit de photojournalisme.
La première partie du projet a été réalisée avec des films qui ont ensuite été scannés et parfois retouchés. Une des images a été faite à partir de trois clichés rassemblés en postproduction afin de corriger la perspective. Il m’arrive aussi de retirer de la poussière ou des rayures. Mais rien d’extrême. Les couleurs, par exemple, sont obtenues grâce aux films. Quand il y a des erreurs. Je les garde, car elles contribuent à l’authenticité des photos. Entre nous, de nos jours, la plupart des photographies sont retouchées. Ce n’est pas dramatique sauf s’il s’agit de photojournalisme.

© Before They Pass Away by Jimmy Nelson Kazakhs, Mongolia
En 2014 Suivival International, un organisme de défense des droits des peuples indigènes vous ont accusé de donner une fausse représentation des peuples indigènes ? Comment avez-vous vécu ces critiques ?
Les critiques de Survival International sont subjectives. Elles m’ont juste rendu plus fort et je n’ai rien changé à mon projet. Je fais la même chose qu’eux, à ceci près que je montre que ces personnes ne sont pas aussi pathétiques et misérables qu’ils le laissent entendre et qu’il faut les regarder d’une manière différente.
Les critiques de Survival International sont subjectives. Elles m’ont juste rendu plus fort et je n’ai rien changé à mon projet. Je fais la même chose qu’eux, à ceci près que je montre que ces personnes ne sont pas aussi pathétiques et misérables qu’ils le laissent entendre et qu’il faut les regarder d’une manière différente.
Quels sont vos projets ?
J’espère pouvoir montrer ces images partout dans le monde, dans les musées et les galeries. Je pense aussi à un autre livre plus axé sur l’histoire des personnes et moins sur la photo. Je continue la série. J’ai encore beaucoup de destinations à explorer. Ce projet est trop important pour s’arrêter.
J’espère pouvoir montrer ces images partout dans le monde, dans les musées et les galeries. Je pense aussi à un autre livre plus axé sur l’histoire des personnes et moins sur la photo. Je continue la série. J’ai encore beaucoup de destinations à explorer. Ce projet est trop important pour s’arrêter.
Le Monde de la Photo, 2016