Sur LinkedIn, une maman dont le fils de 14 ans doit faire un CV pour un stage de troisième décide d’en produire un pas comme les autres. Et ça plaît.
VIE DE BUREAU - Décrocher un stage d’observation de troisième peut s’avérer plus complexe que ce que l’on pense. C’est ce qu’a expérimenté Florence Corbet, maman d’un ado de 14 ans à qui on a demandé de fournir un CV lors de sa recherche de stage. « Vous savez quoi ? C’est la première fois que j’écris sur LinkedIn (et peut-être la dernière) mais là, quand même… Mon fils de 14 ans cherche son stage d’observation de 3e et on lui demande son CV. Sérieux, les gars ??? Vous en aviez un CV, vous, à 14 ans ?  » a-t-elle notamment écrit sur LinkedIn le 18 octobre.
Pointant l’absurdité d’une telle demande, l’ancienne DRH aujourd’hui entrepreneuse a décidé de soumettre à sa communauté un CV retraçant « les plus grandes réalisations » de son fils qui, comme « tout ado rêve de programmation et de codage ». L’initiative n’est pas passée inaperçue.
« Premières dents - Mars 2009 »
On peut dire que cette maman ne manque pas d’humour comme vous pouvez le voir ci-dessous. Sur le document s’inspirant d’un CV classique, on peut notamment lire : « Août 2008 – Août 2011, Bébé (…) J’ai mis en place les processus internes nécessaires au bon fonctionnement d’une famille et ai coaché mes parents sur l’optimisation de leur temps libre » ou encore « Principales réalisations : Premières dents – Mars 2009 ; Apprentissage de la marche – Novembre 2009 » pour les expériences. La période « Septembre 2019 – en cours » indique quant à elle « Geek à capuche • CDD (on espère). J’essaie de survivre à l’adolescence, au réchauffement climatique et à mes parents frappadingues ».
« En diffusant le CV, je voulais dire qu’il y avait des choses exagérées et aider mon fils à trouver un stage. Ça m’a amusé de le faire », explique Florence Corbet, contactée par Le HuffPost. Le post partagé il y a quelques jours a fait son petit effet et a valu à cette maman plus de 1 700 commentaires saluant, pour la plupart, la démarche. « Je suis totalement fan de ce post ! C’est du génie qui dénonce et apporte un message au passage », pouvons-nous notamment lire sur LinkedIn.
Il semblerait que de nombreux parents soient confrontés à ce « problème », comme l’écrit un autre internaute qui aimerait que ces stages soient réalisés dans des entreprises en partenariat avec les établissements scolaires. C’est aussi ce que pense Florence Corbet. « Je pense qu’il faudrait réfléchir à une stratégie au niveau de l’école, mettre en place quelque chose de plus juste et égalitaire comme un listing départemental ou par établissement », nous a-t-elle confié. Selon elle, cela permettrait d’avoir un accès plus juste aux stages surtout pour les enfants « dont les parents n’ont pas de réseaux ».
Une forme d’injustice ?
Comment remplir son CV quand on n’a pas d’expérience ? S’il est évident que, pour les plus jeunes, les expériences professionnelles ne pèsent pas lourd dans la balance, à l’adolescence, il détaille les activités extrascolaires, la formation et les centres d’intérêt, comme l’explique Hélène Gallerne, une spécialiste du recrutement, à L’Étudiant.
« Je ne suis pas énervée mais je trouve que c’est discriminant socialement », ajoute de son côté l’entrepreneuse. « À cet âge-là, d’autant plus parce que les gamins qui vont avoir des choses intéressantes à raconter, comme leurs vacances ou leurs cours de piano, ce sont ceux qui ont des parents qui ont plus de moyens », analyse celle qui y voit une forme d’injustice. Si fournir une lettre de motivation est selon elle normal, se focaliser sur le CV pourrait décourager certains jeunes avant même leur entrée dans le monde du travail.
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