Depuis le 15 juin La Maison Guerlain accueille Matière, voyage aux frontières de l’invisible. L’exposition invite à découvrir neuf clichés (Mario Giacomelli, Daido Moriyam, Irving Penn, Salgado…) issus des fonds de la Maison Européenne de la photographie, mais aussi des installations numériques et une création de l’artiste Vik Muniz. Trois questions au plasticien et photographe brésilien.
Pouvez-vous vous présenter ?
Vik Muniz : Je suis un artiste visuel brésilien. Je réalise des installations à partir de matières premières variées, qu’elles soient nobles ou pas, telles que des magazines, du sucre, du caviar ou encore du chocolat. Je suis attaché au rapport qu’entretiennent l’image et la matière et lorsque je crée je reviens toujours aux procédés en décortiquant la raison d’être des œuvres. J’expose mes travaux dans les galeries depuis 25 ans.
L’abeille créée par Vik Muniz est composée de fleurs utilisées pour la création des parfums Guerlain.
 Comment avez-vous pensé et réalisé cette œuvre ?
J’ai travaillé avec des assistants à partir d’une photographie choisie dans une banque d’images. Le cliché a ensuite été projeté. L’abeille a été réalisée avec des fleurs sèches et des fleurs fraîches sélectionnées en fonction des matières premières utilisées par Guerlain pour créer ses parfums. On retrouve des pivoines, des roses, mais aussi des épices. Elles éveillent les sens. Les fleurs fraîches sont régulièrement changées afin de conserver leurs senteurs. L’œuvre a été conçue en une semaine. J’ai choisi l’abeille, car c’est un des symboles de la Maison Guerlain. On la retrouve sur les bouteilles de parfums ou le logo. Elle évoque le travail et le dynamisme. C’est une image forte qui me parle. Réaliser une abeille était donc une évidence.
L’œuvre a nécessité une semaine de travail. Elle a été réalisée à partir de projections.
 Quels sont vos projets ?
Je viens de relooker une station de métro new-yorkaise. Elle sera inaugurée en décembre. Je pense aussi créer une école de design pour enfants à Rio.
Le Monde de la Photo, 2016

L’œuvre a nécessité une semaine de travail. Elle a été réalisée à partir de projections.

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